Avec pour écrin les jardins de l’Hôtel de la comtesse du Barry, la deuxième édition de la soirée annuelle des entrepreneurs, organisée par la Chambre de commerce et d’industrie Versailles-Yvelines, a réuni des dirigeants d’entreprise de toutes tailles, des membres de réseaux et syndicats d’entreprise, mais aussi des élus locaux.
Tous ont été invités à se retrouver pour échanger au sein de cette véritable “maison des entrepreneurs”, comme aime la qualifier Guillaume Cairou, son président. Cette année, la CCI proposait, aux côtés des stands des partenaires de l’événement, ses propres espaces dédiés au conseil du dirigeant en différentes matières.
Ayant pour thématique “Yvelines, territoire d’excellence”, la soirée avait également pour objectif de mettre en avant quatre pépites issues du territoire - Recnorec, Cop’o, Canopy et Koller -, tout au long d’un circuit piétonnier créé pour l’occasion.
Guillaume Cairou s’est dit, en effet, particulièrement attaché aux “TPME”, qui représentent plus de 99 % des entreprises et 50 % du PIB local. “Ce n’est pas parce qu’on est petit que l’on ne produit pas de richesses et d’emplois sur nos territoires”, a-t-il assuré, lors du désormais traditionnel discours d’accueil.
“Nous avons la conviction que les défis que nous devons relever ensemble, en termes de transition écologique, énergétique, numérique, et sociale ne pourront l’être qu’en fournissant un travail collectif”, a poursuivi le dirigeant, estimant que la transition vers une économie durable était une “priorité urgente et vitale”. Pour celui qui a fondé Didaxis, les PME ont un “rôle-clé” à jouer dans cette transformation.
Ces entreprises étaient d’ailleurs au cœur du propos du président de la CCI Versailles-Yvelines, qui a annoncé, après avoir évoqué les défis à venir, comme les JO de Paris 2024 et la réindustrialisation, le lancement officiel du fonds de revitalisation. Il a ensuite laissé le soin à Ronan Le Page, sous-préfet France 2030, d’en annoncer les premiers bénéficiaires.
Les premiers bénéficiaires du fonds de revitalisation
Suite à une sélection “rigoureuse des dossiers” et après avoir obtenu “l’accord des entreprises contributrices du fonds”, deux sociétés ont été retenues pour bénéficier du fonds de revitalisation. Il s’agit de Recnorec et des Glaciers Parisiens. Les deux entreprises bénéficient ainsi d’une subvention pour accompagner leur développement et leur projet de création d’emplois. Plus de 20 postes devraient être créés dans le département.
Basée à Plaisir, Recnorec transforme des plastiques ne pouvant être recyclés en un matériau qui se travaille comme le bois. Son ambition ? Changer d’échelle pour passer en phase de production industrielle.
De son côté, l’entreprise Les Glaciers Parisiens, basée à Trappes, fabrique des douceurs “100 % naturelles”, avec des produits essentiellement d’origine locale. Elle prévoit d’augmenter et de moderniser ses capacités de production, mais aussi de diversifier son offre de produits.
Le projet durable et social de Recnorec
Les représentants des deux entreprises ont ensuite eu l’occasion de monter à la “tribune”, aux côtés de Guillaume Cairou, de Ronan Le Page, et du préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot. Sans ce dernier, “ce fonds n’aurait jamais pu se signer”, selon les propos du président de la CCI 78.
Ugoline Soler, présidente-fondatrice de Recnorec, s’est dite extrêmement honorée et heureuse de cette annonce. “C’est la concrétisation de notre projet. Nous n’avons pas uniquement une vocation environnementale, mais vraiment durable. Faire du beau, des planches, protéger des ressources naturelles… Mais c’est aussi un projet social, de création d’emploi, de lien avec les acteurs économiques du territoire”, a-t-elle précisé, indiquant s’enquérir du bien-être de ses collaborateurs.
Son équipe, composée aujourd’hui de 12 personnes, devrait en compter une vingtaine d’ici la fin de l’hiver. “Nous avons plein de projets. Tout cela passe par des achats responsables, par l’envie de consommer autrement, notamment d’acheter des objets ou aménagements créés avec un matériau durable, qui préserve des emplois des ressources et séquestre du carbone. Nous sommes en plein dans l’industrie décarbonée”, a poursuivi la dirigeante, avant de remercier les acteurs du territoire dont BGE, l’incubateur SQY Cub, le Réseau Entreprendre et la CCI.
“C’est un bonheur d’être soutenu dans un projet, qui, certes, a du sens, mais sur un territoire qui est super porteur. J’apprécie beaucoup ce soutien”, a-t-elle conclu.
L’Etat, “investi aux côtés des entreprises”
“L’Etat a été fortement investi aux côtés des entreprises et le sera dans les années à venir.Après l’expiration du plan de Relance fin 2022, nous avons lancé France 2030. Ce plan, doté de 54 milliards d’euros, vise à soutenir les investissements de toutes les entreprises et des centres de recherche pour répondre à un double impératif, investir dans les rupture technologiques et prévoir le long terme, décarboner notre économie”, a également rappelé Ronan Le Page, ajoutant que cela représentait, pour les Yvelines 250 millions d’euros depuis l’année dernière.
Le sous-préfet France 2030 a invité les dirigeants à se rendre sur le site internet du SGPI (Secrétariat général pour l’investissement) et à répondre aux appels à projet “déposés en permanence”.
Le fonds départemental de revitalisation
Pour rappel, le fonds départemental de revitalisation a été lancé le 4 juin dernier par la préfecture et “son partenaire”, la CCI Versailles-Yvelines. “Une entreprise de plus de 1000 salariés qui détruit des emplois sur un territoire est tenue de verser une compensation. Cet argent peut soit aller à des projets pré-identifiés par les entreprises, soit c’est l’Etat, qui, avec des partenaires, en identifie d’autres. C’est ce que nous allons faire avec la chambre, les groupements d’entreprise, les syndicats patronaux. Cela représente quelques millions d’euros sur les 18 mois qui viennent”, a expliqué Ronan Le Page.
Versé sous la forme de subvention, ce fonds est géré par la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités. Il vise à soutenir des projets créateurs d’emplois liés notamment à la relocalisation industrielle, au financement de la transition écologique et au développement d’activités portées par le plan France 2030.