Le laboratoire suisse Novartis a annoncé, le 20 juillet, être en négociations exclusives avec la société française pharmaceutique Seqens pour lui céder son usine de thérapies cellulaires CELLforCURE située aux Ulis. La déclaration a été faite dans un communiqué, stipulant "la signature d'un protocole de négotiations exclusives (Memorandum of Understanding) portant sur la potentielle reprise du site des Ulis", entre les deux acteurs.
Production de thérapies CAR-T
"Si elle aboutissait, cette acquisition permettrait à Seqens d'entrer de plain-pied sur le segment des thérapies cellulaires et géniques" et "de continuer d'investir en Europe et en France pour maintenir et développer des unités et des compétences essentielles et stratégiques pour le secteur de la santé", a déclaré Pierre Luzeau, président de Seqens. La classe de thérapies innovantes CAR-T réarme le système immunitaire en ciblant les cellules cancéreuses.
La production de thérapies CAR-T est particulièrement complexe car chaque dose est fabriquée sur mesure pour chaque patient, à partir de prélèvements de ses propres cellules sanguines. Elles sont ensuite modifiées génétiquement en laboratoire et mises en culture in vitro avant d'être réinjectées au patient : elles vont continuer de se démultiplier en se liant aux cellules cancéreuses ciblées et en les éliminant.
Seqens relocalise en France
En février, Novartis avait annoncé qu'il envisageait de céder ses activités de production de thérapies cellulaires CAR-T. Une décision prise après l'échec d'un essai clinique en phase finale visant à élargir le champ d'indications de cette thérapie sur le site des Ulis, ce qui a entraîné "une sous-utilisation des capacités de production", rappelle le groupe suisse dans son communiqué.
Si les négociations aboutissent avec Seqens, "le projet de reprise qui en résulterait, serait ensuite soumis à la consultation des représentants du personnel autour du 25 juillet". La société Seqens est connue pour incarner le projet de relocalisation en France de la production de molécules stratégiques, annoncé par l'exécutif en pleine crise sanitaire il y a trois ans. Le groupe a décidé de relocaliser une partie de sa production de paracétamol en France et d'investir environ 100 millions d'euros (dont 30 à 40% d'aide publique) sur le site de Roussillon en Isère, où se trouvait le dernier atelier de production de paracétamol fermé par le groupe Rhodia en 2008. Il est en train d'y construire une unité de production de 10 000 tonnes/an de principe actif de paracétamol réservées au marché français et européen.