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Michel Laugier, Sénateur : "Il faut redonner aux communes leur autonomie financière"

Pour le sénateur des Yvelines sortant, candidat à sa réélection lors de l’élection du 24 septembre prochain, les collectivités locales doivent retrouver leur dotation globale de fonctionnement et leurs leviers fiscaux.
Michel Laugier, Sénateur : "Il faut redonner aux communes leur autonomie financière"
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Économie Publié le ,

Durant son premier mandat sénatorial, Michel Laugier a vu la situation se dégrader progressivement dans les communes : "C’est sur le terrain qu’on se rend vraiment compte des choses." Contrairement aux députés, hors sol, élus sur une vague électorale, les sénateurs représentent les collectivités locales. Ils doivent mériter la confiance des grands électeurs.

Antérieurement conseiller départemental, maire de Montigny-le Bretonneux et président de la communauté d’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines, il est ainsi resté au contact direct des préoccupations locales et départementales. "Je suis passé d’élu local à sénateur. Pour moi, il n’y a pas eu de transition. J’ai donc gardé intact mon esprit de terrain."

Pendant les six années passées à la Chambre haute, le sénateur des Yvelines a fait avancer de nombreux dossiers, malgré la crise de la Covid qui a naturellement perturbé son mandat. " J’ai été à l’écoute des élus, pour les accompagner sur différents sujets, en essayant, quand il le fallait, d’ouvrir les bonnes portes des services de l’État et des grandes entreprises. " Voilà pour le premier volet de la mission.

Le “Monsieur Presse ” du Sénat

Le second volet de la mission, tout aussi important, concerne le travail parlementaire, de la législation au contrôle du Gouvernement. " Je suis actuellement le sénateur référent de la presse. Chaque année, je livre mon rapport, pour avis, lors du Budget, ce qui me permet de dialoguer avec tous les représentants des médias, que ce soient les éditeurs, les distributeurs et aussi avec les vendeurs de journaux.

J’ai eu la possibilité de faire évoluer les choses, à travers la loi du 18 octobre 2019, qui nous a permis de rénover la loi Bichet de 1947. À l’époque, Franck Riester, le ministre de la Culture, m’avait confié ce texte dont j’étais rapporteur, en première lecture, au Sénat. Cette loi a été votée sans aucun problème. "

Comme la presse n’est pas au mieux aujourd’hui, Michel Laugier est également à l’origine d’un texte qui a permis aux éditeurs de ne pas être assujettis à l’éco-contribution. En 2022, il a également réalisé un important rapport sur la presse quotidienne régionale, elle aussi, en difficulté.

Le sénateur des Yvelines a, par ailleurs, largement contribué à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. “Nous allons accueillir cinq disciplines. Depuis des années, je défends les intérêts de mon département à travers des textes et des auditions que j’ai pu mener avec les ministres des Sports successifs, avec le président de l’Agence nationale du Sport et même le président du Cojo, Tony Estanguet.

Pour mener à bien ces travaux, j’ai la chance d’avoir une bonne expérience, puisque je suis à l’origine de l’installation du Vélodrome de Montigny-le-Bretonneux, du stade de BMX et de la piste de VTT. Pour le golf, j’ai également participé à l’organisation de la Ryder Cup, en 2018.

© Sénat

Un second mandat sous le signe de l’action

À l’approche des élections, Michel Laugier est entré en lice : “Je souhaite faire un nouveau mandat, dans les mêmes conditions, avec le même esprit d’équipe. Dans les Yvelines, nous travaillons ensemble, autour de Gérard Larcher. Même si je ne siège pas dans le même groupe que le président et certains de mes collègues, nous nous entendons parfaitement. Ce qui compte avant tout pour moi, c’est l’intérêt des élus et des habitants du département.

L’un des grands sujets sur lequel nous nous retrouvons, c’est l’autonomie financière des communes. Douze milliards de dotation globale de fonctionnement ont été supprimés depuis l’élection de François Hollande en 2012. La disparition de la taxe d’habitation, la disparition, aujourd’hui, de la CVAE… Ce n’est pas possible. Il faut que les collectivités locales retrouvent des ressources.

Aujourd'hui, seuls les propriétaires immobiliers vont payer pour des services qui sont proposés à l'ensemble de la population. "Ce n'est pas normal. Il n’est pas plus normal qu'il y ait deux types de citoyens, ceux qui paient des impôts locaux et ceux qui n'en paient plus du tout. Nous voulons rétablir l’équité, la justice financière pour les communes. Nous voulons également revenir à une décentralisation effective. Le système de recentralisation et de verticalité qu’impose l'État est inacceptable. Ce n'est pas possible, quand on établit un PLU, que tout soit imposé, ne laissant à la commune que d’infimes marges de manœuvre".

Il y a bien d’autres sujets très préoccupants, comme la "dette abyssale de la France, qui devient une véritable bombe à retardement ; la santé, avec les déserts médicaux insupportables et un travail administratif qui accapare 30 % du temps des soignants... Il nous faut aussi des réponses en matière de sécurité et d’éducation. L’école doit retrouver ses marques. Une récente étude montre que le niveau scolaire des élèves de cinquième équivaut à celui que les enfants de sixième avaient il y a une vingtaine d'années.

“Le sentiment général, c'est que les Français ne sont pas contents.”

Comme le martèle Michel Laugier, Covid, crise des gilets jaunes, émeutes… “Nos élus locaux et départementaux sont en première ligne pour affronter tous les problèmes sociétaux. Il faut tout faire pour les protéger, parce que notre République est fondée sur nos communes. Si les élus ne sont pas là, je ne vois pas comment la vie peut s’organiser. Redonnons du pouvoir au niveau local.”

Un Sénat “boosté” par la situation politique

“Le Sénat a toujours tenu une place essentielle dans le paysage politique français. Il y a pourtant deux choses qui poussent actuellement cette institution. C’est tout d’abord la personnalité de notre président, Gérard Larcher, qui sait fédérer, et est en permanence à l’écoute. Il a donné au Sénat une nouvelle image.

Nous avons, par ailleurs, été précurseurs sur deux commissions d’enquête qui ont beaucoup fait parler, l’affaire Benalla et celle sur la concentration des médias. Pour cette dernière, je suis intervenu en tant que vice-président. Il faut savoir que dans un texte de loi, 60 % des amendements retenus émanent actuellement du Sénat.

“La vie politique n’est pas faite d’une pensée unique, mais de compromis.”

Notre travail est transpartisan. Prenons, l’exemple de la réforme des retraites. Certains étaient pour, d’autres contre. L’essentiel, était que ce texte soit entièrement débattu, contrairement à l’Assemblée nationale. Les sénateurs se respectent, quel que soit leur courant de pensée. Je crois que c’est ce que nous devons à nos électeurs et à notre pays. Nous sommes toujours prêts à débattre, à faire des propositions. Encore faut-il que le Gouvernement comprenne certaines choses…”

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