Philippe Doucet, l’ancien maire PS d’Argenteuil se retrouve devant le tribunal correctionnel de Paris. Il comparaît pour favoritisme, prise illégale d'intérêt et détournement de fonds publics. Maire d’Argenteuil de 2008 à 2014, l’homme politique socialiste comparaît dans l’affaire qui a entaché sa carrière politique, bien que ce dernier ait été député de 2012 à 2017. Il est accusé d’avoir confié le marché du magazine municipal à un de ses proches du Parti socialiste, Alain Assouline, sans passer par un appel d’offres.
L'enquête a débuté en septembre 2009, à la suite d'un signalement de l'association Légitimes Dépenses au procureur de la République. Cette association avait alerté sur les montants engagés par la municipalité pour publier "L'Argenteuillais", le magazine municipal hebdomadaire.
L'association avait relevé que cette mission avait été confiée à la société Les Argonautes, dont le directeur était Alain Assouline, un élu de Bouffémont, membre du Parti Socialiste et proche de Philippe Doucet. Cette société avait aussi précédemment travaillé sur la campagne électorale de Philippe Doucet lors des élections municipales de 2008 et des élections cantonales de 2009.
Un contrat à 214 725 euros
Lors de leur enquête, les enquêteurs ont constaté que la mairie d’Argenteuil avait versé un total de 214 725 euros à la société Les Argonautes entre mai 2008 et novembre 2009. Cependant, selon la réglementation en vigueur, dès que les dépenses dépassent le seuil de 206 000 euros, la municipalité aurait dû procéder à un appel d'offres pour permettre une mise en concurrence des prestataires potentiels.
“J'avais un travail politique à mener et j'avais des équipes qui étaient en charge”, plaidait à l’époque Philippe Doucet. Malgré ses nombreuses responsabilités et la multitude d'appels d'offres gérés par la ville, il semble que ce dossier soit passé inaperçu pour le maire. Cependant, plusieurs de ses collaborateurs de l'époque ont affirmé avoir fait part de la nécessité de lancer une procédure de mise en concurrence.
Dans cette affaire, Alain Assouline a été condamné à une amende de 35 000 euros, tandis que Denis Q. a écopé d'une amende de 15 000 euros, dont 10 000 euros avec sursis.