Suite au placement en détention provisoire du policier marseillais accusé d'avoir grièvement blessé le jeune Hedi et de celui accusé d’avoir tué le jeune Nahel à Nanterre, nombre de leurs collègues et les principaux syndicats de police ont demandé la création d'une juridiction spécialisée.
La création d’une telle juridiction spécialisée est un sujet d’autant plus sensible actuellement que le policier marseillais en détention provisoire a été récemment libéré et placé sous contrôle judiciaire en attente de son procès, tandis que celui qui a tiré sur Nahel y est toujours, malgré deux demandes de remises en liberté.
Attention aux dispositifs dérogatoires
A l’occasion de la rentrée de la deuxième plus importante cour d’appel de France, le procureur général de la cour d'appel de Versailles, Marc Cimamonti, s’est exprimé sur ce sujet. Il a notamment alerté sur le risque de "dispositifs dérogatoires" et dénoncé des "groupes de pression".
Faisant référence aux propos tenus par le directeur de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, ayant déclaré fin juillet qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison", Marc Cimamonti a dénoncé “ des commentaires sur une décision de justice".
"Fut un temps où il y avait un principe de réserve. C'est sans doute de moins en moins vrai", a-t-il déploré.
Pour Jean-François Beynel, premier président de la cour d'appel de Versailles, “il n'y a pas de rapport de force entre la police et la justice. Il n'y en a aucun".
Ce dernier a rappelé que sa juridiction a dû faire face à de nombreuses difficultés lors des émeutes, avec "des attaques de bâtiments judiciaires", comme le tribunal de proximité d'Asnières (Hauts-de-Seine), visé par deux fois.
Les deux magistrats ont également salué les renforts reçus dans leur juridiction pour faire face à une possible hausse du nombre de crimes et de délits en Ile-de-France durant les Jeux olympiques de Paris 2024.