AccueilÉconomieInaugurée à Trappes, l’usine pilote d’Eramet est “au coeur de la transition énergétique”

Inaugurée à Trappes, l’usine pilote d’Eramet est “au coeur de la transition énergétique”

Eramet, groupe spécialisé dans les mines et les métaux, a inauguré, à Trappes, une usine pilote de recyclage de batteries qui sera au cœur de la transition énergétique.
Sabrina Soussan, PDG de Suez, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Christel Bories PDG d'Eramet, Luc Chatel, président de la plateforme automobile.
© SIDF - Sabrina Soussan, PDG de Suez, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Christel Bories PDG d'Eramet, Luc Chatel, président de la plateforme automobile.

Économie Publié le ,

Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la souveraineté économique, l’indépendance énergétique de la France”. Eramet a inauguré, à Trappes, une usine pilote de recyclage de batteries. Le bâtiment, qui occupe une surface de 800 m2, se situe plus précisément au sein du centre de recherche et d’innovation (Eramet Ideas) de ce groupe leader européen dans la mine et les métaux.

Véritable démonstrateur, il préfigure un complexe industriel de recyclage qui devrait prendre place à Dunkerque d'ici 2027 en partenariat avec le groupe Suez.

Ce projet est “au cœur de la transition énergétique”, comme l’a indiqué Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge du sujet, qui a participé à l’inauguration. “Cette usine pilote nous positionne, avec notre partenaire Suez, comme l’un des leaders du recyclage des batteries électriques en Europe”, s’est réjouie Christel Bories, directrice générale d’Eramet. Si l’entreprise trappiste apporte au projet son expertise en chimie des matériaux, Suez partage son savoir-faire en récupération et en démantèlement des batteries. Deux usines seront construites en conséquence.

La mine du futur pour Eramet

Si nous sommes devenus une référence de la mine primaire, dont nous aurons toujours besoin, (...) nous savons que la mine du futur, c’est aussi la mine constituée par les métaux déjà prélevés et pouvant être recyclés à l’infini”, a expliqué la dirigeante d’Eramet. L’un des plus importants gisements de ces mines urbaines sont les batteries lithium-ion de type NMC (nickel, manganèse, cobalt) en fin de vie et les rebuts de production venant des gigafactories en construction sur le territoire.

Aussi, l’usine de Trappes constitue une réplique au 1/1000e de celle que pourrait construire Eramet à Dunkerque en 2027, deux ans après celle de Suez. Ce démonstrateur permettra de tester et de valider à l’échelle industrielle le procédé hydrométallurgique permettant d’extraire les métaux critiques présents dans la blackmass - la poudre noire issue du démantèlement et du broyage des batteries qui sera effectué par Suez -.

Le procédé a nécessité trois ans de test et le dépôt de deux brevets. Il se compose de trois grandes étapes, à savoir la dissolution de la blackmass, la purification de la solution obtenue, et la séparation des différents métaux sans dégradation de leur structure, donc utilisable de nouveau en qualité batterie.

© SIDF - L'usine pilote va démarrer son activité dans les prochains jours.

Concrètement, Eramet prévoit de traiter cinq tonnes de blackmass par an pour produire du sulfate de nickel, du sulfate de cobalt, et de l’hydroxyde de lithium, dont les échantillons seront envoyés à ses clients potentiels pour qualification.

Les résultats de ces tests devraient nous permettre de valider le modèle économique de ce processus de recyclage et de prendre une décision finale d’investissement fin 2024”, a annoncé Christel Bories.

Recycler l'équivalent de 200 000 batteries

L’objectif sera alors de recycler, dans le futur site de Dunkerque, 25 000 tonnes de blackmass par an - soit l’équivalent de 200 000 batteries - et de produire 5000 tonnes de sulfate de nickel, 1000 tonnes de sulfate de cobalt, et 5000 tonnes d’hydroxyde de lithium sous forme de sels métalliques de qualité batterie. Il faut savoir qu’une batterie de type NMC contient environ 45 kilos de nickel, 6 kilos de cobalt et 40 kilos de lithium.

Eramet démontre sa capacité à rassembler les différents acteurs de la chaîne de valeur de la batterie pour construire un projet bénéfique pour tous. Nous sécurisons notre approvisionnement et nous réduisons notre dépendance énergétique en conservant sur notre territoire les métaux critiques qui s’y trouvent déjà et en les recyclant sur place pour réduire notre empreinte carbone”, s’est réjouie la dirigeante d’Eramet.

© SIDF - Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique

Une dizaine de personnes recrutées

Une dizaine de personnes ont été recrutées pour assurer le bon fonctionnement de l’usine, qui démarrera dans les prochains jours. En tenant compte des ingénieurs, l’équipe devrait être constituée d’une quarantaine de personnes.

L’usine de démantèlement, de broyage et de fabrication de la blackmass de Suez travaillera dans un premier temps à partir des rebuts de fabrication des quatre usines de batteries (gigafactories) qui doivent ouvrir dans le nord de la France. La blackmass sera ensuite purifiée et séparée au sein de l’usine pilotée par Eramet.

Un soutien du Fonds d’innovation de l’UE

Il faut également savoir que le projet est soutenu à hauteur de 80 millions d’euros via le Fonds d’innovation de l’Union européenne (UE) et de BPIFrance, dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Ces subsides permettront de financer les études de pré-industrialisation, la construction des usines et les coûts de fonctionnement des 10 premières années d’opération.

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