“Je veux redire à quel point je partage le sentiment de révolte de tous les commerçants que j’ai rencontrés, mais aussi leur sentiment de profonde tristesse et pour certains d’abattement et de découragement”, a assuré le ministre de l’Economie Bruno le Maire.
Lors d’un déplacement à Arpajon, en compagnie d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, le ministre s’est rendu au chevet des commerçants locaux victimes de dégradations lors des dernières nuits d’émeute. Dans cette ville de l’Essonne, 19 commerces ont été vandalisés et six ont été pillés.
“Nous sommes venus ici pour leur passer un message simple : continuez votre activité. Chaque commerçant en France sur tout le territoire doit pouvoir exercer son activité en paix, sans avoir peur”, a martelé le ministre de l’Economie, expliquant que beaucoup de dirigeants rencontrés sur place lui avaient confié leurs angoisses à ce sujet.
L’autorité de l’Etat est la priorité absolue
“La priorité absolue, le président de la République l’a dit à plusieurs reprises, c’est la sécurité des biens et des personnes. La première réponse à apporter à ces événements, c’est la fermeté la plus totale. L’autorité de l’Etat est la priorité absolue, elle doit être respectée partout, pour tous nos concitoyens, sans exception. C’est ce qui garantit une vie normale pour chacun d’entre nous”, a poursuivi Bruno Le Maire.
Un délai de 30 jours pour déclarer un sinistre
Afin que les commerçants puissent reprendre leur activité et disposer des soutiens financiers nécessaires, le ministre de l’Economie a également annoncé que les assureurs avaient accepté, à la demande du Gouvernement, de reporter de 5 à 30 jours le délai pour faire sa déclaration de sinistre. “Les assureurs ont également accepté de considérer des réductions de franchise pour les commerçants indépendants les plus touchés. Ils se sont aussi engagés à avoir une indemnisation la plus rapide possible”.
Des annulations de charges fiscales et sociales au cas par cas
“Du côté de l’Etat, je veux vous confirmer que nous allons, sur l’ensemble des commerçants, regarder comment nous pouvons étaler les charges sociales, voire reporter le paiement des charges sociales et fiscales”, a ajouté le ministre, avant d’annoncer que des annulations pures et simple pourraient être considérées “au cas par cas”, pour les commerçants “les plus touchés”.
“Aujourd’hui, quand votre commerce a été intégralement brûlé, c’est le travail de toute une vie qui est réduit en cendres. Il faut que l’Etat soit à votre côté”, a soutenu le ministre.
L’Etat a par ailleurs décidé de “réactiver” les conseillers à la sortie de crise. Ces agents peuvent être contactés dans chaque département sur impôt.gouv.fr. “Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que l’activité économique puisse reprendre sereinement dans notre pays, dans les meilleurs délais possibles”, a conclu Bruno Le Maire.
Un point organisé le 1er juillet
Pour rappel, le 1er juillet, les ministres ont fait un point avec les représentants du commerce, de l’hôtellerie-restauration, des banques et des assurances. Suite à cela, les assureurs s’étaient engagés à mettre en place des délais supplémentaires pour “laisser le temps aux entrepreneurs de faire leur déclaration de sinistre ou de perte d’exploitation, et indemniser rapidement les commerçants touchés”.
Les banques avaient assuré vouloir faire “preuve de plus de compréhension vis-à-vis des échéances bancaires” des entreprises en difficulté. L’Etat indiquait également vouloir étudier la possibilité de prolonger les soldes d’une semaine supplémentaire.