Le château de Versailles a accueilli, au Grand Trianon, la cérémonie de remise du Prix des Plurielles. Conçu par l'Académie des Pluriels, insufflé par Marielle Savina, déléguée départementale aux droits des femmes, ce prix a été coconstruit avec 18 partenaires locaux. Son objectif ? Embarquer les jeunes générations d’hommes et de Femmes sur le sujet de l’égalité, en mettant des coups de projecteur sur des femmes inspirantes du territoire yvelinois.
Catherine Pégard, présidente du château de Versailles, a lancé la soirée, témoignant avoir été très touchée par le choix du lieu. « Les femmes mises en lumière ce soir font beaucoup pour la ville et leur cité, pour le dialogue, pour que progresse l’art de vivre », a-t-elle ajouté. De son côté, Pascal Courtade, préfet délégué pour l’égalité des chances, a indiqué que leur engagement au quotidien reflétait très concrètement la devise de la République. « Mesdames votre action votre vie quotidienne ont valeur d’exemple », a-t-il salué.
Avant le témoignage des marraines des lauréates, les partenaires ont expliqué les raisons de leur engagement. « Chaque 8 mars est un rappel à la vigilance. Cette journée permet de réaffirmer l’importance de la lutte », a notamment lancé Fatimata Diop, conseillère municipale de Mantes-la-Ville. Le temps est finalement venu de remettre le prix aux lauréates du premier Prix des Plurielles. D’une voie forte illustrant la force de leur engagement, elles ont expliqué l’utilité de leur porjet.
Les lauréates du Prix des Plurielles
Claire-Marie Baron est aujourd’hui retraitée mantevilloise, après avoir travaillé 26 ans en tant qu’enseignante en maternelle au Val Fourré, à Epône et à Mantes-la-Ville. Elle est bénévole et membre de plusieurs associations autour de l'écologie et de la solidarité, notamment "Vélo du mantois", "Repair'café", et "Bio-copains". Elle accompagne également des familles de l'hôtel social d'Epône. Elle est aussi engagée dans la construction d'un éco-hameau, dans une démarche d'habitat participatif.
Maman de six enfants, Faiza Saadan est vice-présidente de "Savoirs et partage". Cette association, née en 2013, a créé une épicerie solidaire à St-Germain-en-Laye. L’occasion, pour de nombreuses familles, de faire leurs courses sans justifier de leur pauvreté. D'autres épiceries solidaires ont été ouvertes sur quatre autres communes et sont encadrées par 25 bénévoles.
Siham Yara, des Mureaux, est maman d'un enfant autiste de 10 ans. Elle a été contrainte d’interrompre à plusieurs reprises sa carrière, afin de s'occuper de son fils, privé d'un établissement adapté à son handicap. C’est marqué par cette expérience qu’elle a souhaité ouvrir un salon de coiffure ambulant pour les personnes en situation de handicap à domicile ou en établissement spécialisé, principalement pour les autistes qui ne supportent pas les endroits bruyants. Elle est également soutenue pour la création de l’association "C'est quoi les bails", qui a pour objectif d'aider les parents à mieux vivre avec leur enfant handicapé et les déculpabiliser d'une situation qu'ils considèrent comme injuste.
Ouahida Laour, maman de cinq enfants à Mantes-la-Ville, s'est longtemps investie bénévolement dans des structures pour l'enfance. Elle est devenue agent de la ville, contribuant activement à la réussite des projets du CVS (centres de vie sociale) comme les sorties, les différents ateliers proposés et les moments de convivialité.
Chaque lauréate a bénéficié d’un soutien de 800 euros et d’un mentorat.
Le processus derrière le prix des Plurielles
De novembre à décembre 2022, 422 habitants des trois villes partenaires (Mantes-la-Ville, les Mureaux, Saint-Germain-en-Laye) ont voté pour une femme inspirante de leur quartier ou de leur ville qui œuvre au quotidien pour le bien commun. Finalement, 150 noms sont sortis. Une fois les femmes contactées une à une, 40 d’entre elles ont accepté de poursuivre l’aventure. En janvier, ces 40 nominées se sont rencontrées et grâce à 30 marraines, l’association a réalisé leur portrait, avec l’engagement de mettre en lumière toutes ces héroïnes de l’ombre. Finalement, 12 finalistes ont été sélectionnées à partir de critères définis collectivement, comme le nombre de bulletins reçus, ou la nature bénévole et désintéressée de l’engagement. Lors d’un séjour d’empowerment, les 12 finalistes ont défini les critères de sélection des lauréates et les ont choisies.
Les lauréates ont reçu leur prix des mains de leurs marraines, à savoir Françoise Lemarchand, cofondatrice de l’enseigne Nature et Découvertes, Marielle Savina, Rina Dupriet, Déléguée des Soroptimist International à l’Unesco et du Club de Versailles et Mialy Ramanamandimby, Fondatrice de l’académie des Pluri’elles.