CVAE, charges sociales, entrepreneuriat au féminin, … Lors de la deuxième journée de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), l’espace dédié à au Medef Île-de-France a été l’occasion, pour six parlementaires locaux, de s’exprimer sur leurs sujets de prédilection.
Du côté des Hauts-de-Seine, Xavier Iacovelli, sénateur membre de la commission des affaires sociales, a lancé la discussion en revenant sur la nécessité “d’un acte supplémentaire de décentralisation et d’un acte de déconcentration des services de l’Etat au plus proche des territoires”, potentiellement au niveau régional, qu’il considère être “le meilleur échelon pour le développement économique”.
Le sénateur alto-séquanais a également évoqué la question des allègements de charges sur les bas salaires :
Il y a des effets de seuil qu’il va falloir absolument corriger. Une mission est donc en cours.
La réforme de l’export
Élue depuis six ans et engagée notamment engagée depuis lors sur les thématiques du commerce extérieur et de l’attractivité, Marie Lebec, députée de la 4e circonscription des Yvelines, a mis la focale sur l’acte 1 de la réforme de l’export, entamée il y a six ans. “La réforme a porté ses fruits. Nous avons dépassé la barre des 140 000 entreprises exportatrices”, s’est-elle réjouie, ajoutant que le deuxième volet de la mise en œuvre du plan export, dans le cadre du planFrance Relance, serait annoncé sous peu :
Nous allons continuer à mener la bataille de l’export et à envoyer toujours plus d’entreprises à l’international.
Avec Bruno Millienne, député de la 9e circonscription des Yvelines et vice-président de la commission développement durable, Marie Lebec a travaillé par ailleurs sur le projet de loi “Industrie verte”, lequel a conclu la session parlementaire. Sur ce dernier point, Marie Lebec a rappelé qu’à travers le plan France Relance et France 2030, l’objectif était de faire de la transition écologique un élément de compétitivité pour les entreprises.
Cela doit leur permettre de se différencier par rapport à nos compétiteurs internationaux, mais aussi lorsqu’elles souhaitent exporter, à faire de la France un territoire d'innovation qui soutient le développement des technologies vertes.
- Marie Lebec, députée des Yvelines
Ce texte de loi, qui complète les dispositifs de financement mis en œuvre à partir du plan de relance, vise notamment à simplifier la reconversion des friches en nouveaux sites industriels et à faciliter le financement de la transition énergétique et à faciliter la commande publique verte.
Un référentiel de simplification
En complément de ces propos, Bruno Millienne a rappelé sa participation, avec Philippe D’Ornano, patron de Sisley, au projet industrie verte et plus précisément au groupe de travail “Produire, commander et acheter en France”. Le député a notamment porté l’idée - finalement acceptée par Bercy et Emmanuel Macron - de créer un référentiel de simplification regroupant les principales normes environnementales. Il s’agit du standard Triple E (excellence environnementale européenne), dont la mise en place a été confiée à l’AFNOR.
“Le maquis des normes environnementales rend vos actions de transition énergétique un petit peu floues”, a justifié le député. Aussi, ce référentiel prendra la forme d’une espèce de “guide Michelin de l'entreprise verte”. L’idée est de donner “une vraie visibilité sur l'action des entreprises”.
Selon lui, l’accès à la commande publique sera facilité, puisqu’il sera plus aisé pour les acheteurs d’identifier rapidement les entreprises engagées dans la transition énergétique. Cette valorisation de l’action verte sera également “valable pour les investissements qu’ils soient en France ou à l’étranger”.
C'est un levier supplémentaire. C'est un levier supplémentaire, c'est un levier volontaire. Ce n'est pas un objet figé, c'est un objet d'accompagnement.
- Bruno Millienne, député des Yvelines.
Une nécessité de proximité
“Cela fait des années que je mesure l’importance de l’action économique en tant qu’ancienne maire et présidente de communauté de communes”, a lancé ensuite Isabelle Périgault, députée de la 4e circonscription de la Seine-et-Marne, qui a insisté sur la “nécessité de proximité” et appelé sur le sujet à ne pas oublier les artisans. N’ayant pas les moyens d’une grande entreprise, ces derniers peuvent en effet rencontrer des difficultés pour se développer.
Cela veut dire faciliter aussi l’accès au marchés publics pour certains et également pouvoir recruter du personnel, qui représente actuellement une entrave de taille.
- Isabelle Périgault, députée de Seine-et-Marne
Une baisse de la CVAE assumée
Charles Rodwell, député de la 1e circonscription des Yvelines, a ensuite pris la parole au sujet du feuilleton de la fin de l’été et ayant abouti à l’intervention vidéo du président de la République à la REF pour la première fois. “Nous assumons de continuer à baisser les impôts, notamment la CVAE. Mais nous assumons aussi de l’étaler sur plusieurs années, plutôt que de le faire d’un coup. Nous devons tenir nos finances publiques dans le contexte que l’on connaît aujourd’hui”, a poursuivi Charles Rodwell, prenant pour exemple les 70 milliards d’euros qu’a coûté le bouclier tarifaire depuis le début de la hausse des prix de l’énergie, ou encore le blocage des prix de l’électricité.
Dans le PLF, le ministre Bruno Le Maire a annoncé un milliard de baisse de CVAE et la suppression de la CVAE d'ici la fin du quinquennat. C'est un objectif que nous tiendrons en tant que majorité.
- Charles Rodwell, député des Yvelines.
L’entrepreneuriat dans les quartiers populaires
Dernière à intervenir, Nadia Hai, députée de la 7e circonscription des Yvelines et vice-présidente de la commission des finances à l'Assemblée nationale, a d’abord insisté sur les difficultés que connaissent les jeunes quartiers populaires. “Ils créent aussi plein de richesses, sont pétris de talents et d’innovations, et essaient tant bien que mal de réussir, tout comme vous. Nous devons lever un certain nombre de difficultés pour le leur permettre”, a-t-elle plaidé, évoquant la mise en place, avec Geoffroy Roux de Bézieux, du programme Quartier d’affaires. Ce dispositif est une sorte d’appel aux chefs d’entreprise à tendre la main à “cette jeunesse qui entreprend”.
L’ancienne ministre de la Ville a finalement porté l’attention de l’auditoire sur la question des femmes dans l'entrepreneuriat. Elle a notamment soutenu, en tant que marraine, le Club femmes du Medef Yvelines.
Nous savons là aussi qu’il y a un certain nombre de freins à lever, et avant tout cela, une confiance qu'elles doivent acquérir aussi dans la création, dans l'entrepreneuriat et surtout dans les idées qu'elles portent pour pouvoir les mettre en forme et réussir.
- Nadia Hai, députée des Yvelines
Nadia Hai a ensuite conclu en appelant les dirigeants et membres du Medef, quel que soit leur département, à lancer ce type d’initiative pour “permettre aux femmes de participer grandement à la création de richesse dans le pays”.