Charaf-Din Aberouz, le frère aîné de Mohamed Lamine Aberouz, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité d'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville en 2016, est actuellement en procès cette semaine pour des menaces de mort proférées à l'encontre d'un avocat.
À la suite de sa garde à vue qui a débuté samedi, Charaf-Din Aberouz, âgé de 37 ans, est jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris pour menaces de mort dirigées contre un avocat, selon les précisions du ministère public. Il risque une peine de cinq ans de prison et une amende de 75 000 euros.
Charaf-Din Aberouz a assisté au procès de son cadet, qui s'était ouvert le 25 septembre et s'est achevé la semaine dernière par le prononcé de la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, a décidé de faire appel.
L'aîné a été entendu comme témoin le 4 octobre. Le lendemain, "lors de leur audition, certains témoins sont revenus sur les déclarations qu'ils avaient effectuées durant l'enquête, avant d'aller s'asseoir à côté (de lui) ou de le saluer", relate le parquet.
"T'inquiète, il est mort"
L'avocat Thibault de Montbrial, qui représentait la famille de Jessica Schneider, l'agente administrative assassinée dans l'attentat, s'est interrogé sur d'éventuelles pressions exercées par Charaf-Din Aberouz sur les témoins, ce qui a provoqué un incident lors de l'audience.
À la suspension d'audience, Charaf-Din Aberouz aurait été vu en train de se diriger vers le box de son frère et de lui faire des commentaires tels que "t'inquiète, il est mort", tout en mimant un geste d'égorgement et en montrant le banc des avocats des parties civiles, selon le parquet. Ces propos ont été rapportés à Me De Montbrial par un gendarme.
Proche de Larossi Abballa, l'assassin de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider au nom de l'organisation État islamique, Charaf-Din Aberouz avait initialement été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes dans cette affaire. Cependant, il a finalement bénéficié d'un non-lieu. Il était connu des services antiterroristes et avait été condamné à cinq ans de prison dans une autre affaire pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste, après avoir tenté de rejoindre un camp d'entraînement d'Al-Qaïda dans les zones tribales du Pakistan en 2011.